22 avril 2016 par sosoduret@hotmail.com
La communication non-verbale est souvent associée à la communication inconsciente et involontaire, sans s’y limiter toutefois. Le langage du corps dit la vérité et souvent, trahit ce que nous disons avec les mots. Les implication sont nombreuses en psychothérapie.
Lors de la première rencontre, les vêtements et les postures culturelles nous informent sur le statut social de la personne. En effet, dans l’acte de communication, le corps se transforme en vecteur des attributs de la culture humaine et des normes sociales. Puis au cours des entretiens, la communication non-verbale nous en dit plus sur la personnalité du patient. La communication d’inconscient à inconscient en psychothérapie passe aussi par le non-verbal.
Le non-verbal nous renseigne sur les résistances du patient. On peut citer les actes manqués, les résistances qui se traduisent d’une façon brutale par une opposition directe (la cliente donne des coups de pieds dans le canapé ou les fauteuils par exemple), les résistances qui se dissimulent derrière toutes sortes de symptômes pathologiques simulés ou réels, psychiques ou organiques ,un certain nombre d’attitudes (le sujet est silencieux, qui implique que le patient ne veut pas communiquer ses pensées à son thérapeute), la posture du sujet (rigidité du corps, ou bien une même posture pendant toute une séance ; certaines postures qui manifestent le replis, mains serrées, bras croisés, la façon d’entrer ou de sortir du bureau du psy en fuyant le regard).
Le non-verbal nous renseigne de manière général sur l’état émotionnel et affectif du patient au moment de l’entretien et donc de ses réactions en fonction de ce que le psychothérapeute lui renvoie; grâce au non-verbal nous percevons les affects qui se cachent derrière le discours. La position que l’on adopte assis est elle aussi significative. Changer de position face au thérapeute n’est pas un hasard, cela montre que l’on réagit à ce qui est dit, à ce qui se passe. Le psychothérapeute peut également s’attacher à regarder la cohérence entre le fond, ce que le patient dit, et la posture qu’il montre. La communication non-verbale peut donc fournir au thérapeute des indications précieuses pour comprendre l’expérience subjective du patient ainsi que son propre contre-transfert. De plus, le thérapeute, par sa communication non verbale, soutient et rassure le patient, par son hochement de tête ou son regard. La communication non verbale sera donc toute autre dans une cure classique lorsque le patient sur le divan ne voit pas l’analyste.
Les mimiques faciales sont considérées depuis DARWIN comme les supports expressifs privilégiés des diverses émotions, elles indiqueraient la « qualité » de l’émotion, tandis que les autres indices corporels, gestes, postures, révèleraient plutôt l’intensité émotionnelle, ou les affects toniques (aspect figé du déprimé, expressif de l’excité, sthénique du paranoïaque..).
En outre, quand le psychothérapeute cherche à vérifier l’acquiescement du patient à une suggestion, il ne se contente pas d’écouter ses propos mais il observe aussi les gestes, les mimiques, et autres signaux corporels inconscients. De ce fait, il peut s’ajuster au patient. On se rapproche alors des techniques de PNL. Par le biais de l’échoisation corporelle (ou synchronie mimétique), le thérapeute peut mieux percevoir les affects du patient. Ces phénomènes constituent un procédé d’accordage affectif. Le rôle du corps est donc capital dans la perception empathique, au cœur de la relation thérapeutique.
En outre, le psychothérapeute peut proposer de la relaxation à son patient, voyant dans la communication non-verbale des signes d’anxiété, de stress. Et à l’extrême, nous pouvons parler des psychothérapies corporelles. En effet, parfois certaines émotions peuvent ne pas avoir été évacuées par le corps, même si dans le dialogue cela semble ne plus avoir d’impact sur la personne.