9 mai 2016 par sosoduret@hotmail.com
Une forme de communication basée sur des paradoxes permanents conduit à la double contrainte et à la folie (schizophrénie entre autre).
Exemples : « Ne lisez pas ceci » ; « Je veux que tu veuilles étudier ». Exemple : Une mère qui donne une claque a son enfant et qui lui demande au même moment « aimes tu ta maman ? ». Ainsi l’enfant ressent de la haine et est obligé d’adopter, simultanément, une attitude d’amour et d’affection. Deux obligations ou injonctions contradictoires sont reçues, qui, s’interdisant mutuellement, induisent une impossibilité logique à les résoudre ou les exécuter sans contrevenir à l’une des deux.
La notion de paradoxe montre les aspects pathologiques de la communication. Selon BATESON, le paradoxe est un modèle de communication qui mène à la double contrainte (Double Bind). Il s’agit d’un véritable ligotage, réalisé par une communication paradoxale, faite de messages contraignants, liés et pourtant contraires.
C’est cette situation qu’il trouva dans les familles de schizophrènes, ce qui a permis d’élaborer une théorie sur les causes de la schizophrénie. Selon lui, il y a des contextes qui peuvent conduire les gens à devenir malades mentaux, puisque la communication modèle les individus, forge leur personnalité, induit les réactions, structure les relations. Ainsi on peut comprendre que certaines situations de double contrainte peuvent être « solutionnées » par une réorganisation psychique, une transformation de l’individu par nécessité d’adaptation environnementale, mise en œuvre par nos mécanismes de défense et de survie, et dont l’extrême serait la schizophrénie (dédoublement de la personnalité).
Cette notion de paradoxe a permis à l’Ecole de Palo Alto de mettre en exergue l’importance et l’influence des interactions et donc de la communication.
Les effets des paradoxes dans la communication peuvent être pathogènes mais ils peuvent être aussi stimulants, créatifs. Tout n’est pas nuisible dans l’injonction paradoxale. Ainsi, le paradoxe va conduire aux thérapies systémiques, à une utilisation thérapeutique des paradoxes, et à une théorie du changement. (je reviendrai sur cette théorie du changement dans un prochain article)