4 janvier 2017 par sosoduret@hotmail.com
Baisse de désir, libido en berne. Parfois, nous ne ressentons plus l’envie de faire l’amour avec notre partenaire.
Est-ce pour autant le signe d’un manque d’amour ? Pas forcément.
Nombreux sont ceux qui pensent que la sexualité est innée et que si elle ne fonctionne pas ou plus, c’est le signe qu’il faut se séparer. Le désir n’est pas du tout un signe d’amour. On peut désirer sans aimer, éprouver une forte attirance envers quelqu’un que l’on n’aime pas, ou même que l’on n’apprécie guère, ou que l’on ne respecte pas. On peut aussi aimer sans désirer, surtout lorsque l’on est dans la tendresse, le bien être à deux, une sorte d’amitié, de plénitude où l’on ne ressent pas le manque à l’origine du désir.
Après la passion des premiers temps, se met en place un amour plus tranquille, un désir plus routinier, des pratiques souvent identiques et parfois des baisse ou panne de libido.
Même si une baisse de désir peut parfois s’expliquer par des raisons médicales (prise de médicaments, notamment anti-dépresseur ; troubles hormonaux etc..),
elle est bien souvent « dans la tête »:
-Des préoccupations extérieures peuvent amener temporairement une baisse de la libido : stress au travail, souci concernant les enfants, fatigue etc..
-La télévision dans la chambre, les tablettes et smartphones au lit également !
-Des vies où l’on est toujours pressé, tendu, ne favorisent pas la montée du désir. Le désir a besoin de temps pour monter en nous, se faire sentir et il a besoin d’être attisé. Pour lutter contre le manque de temps ou si on se fait rattraper à chaque fois par les contraintes de la vie, il ne faut pas hésiter à fixer des moments consacrés à l’amour dans son agenda.
–Mais l’ennemi n°1 du désir : la ROUTINE !
C’est quoi la routine ? comment elle s’installe ? Tout naturellement, avec la vie de couple et le quotidien partagé. Elle découle du temps qui passe, de la connaissance de l’autre (la nouveauté est un grand booster du désir), des préoccupations matérielles et logistiques qui chassent la sexualité au dernier rang… La volonté de séduire l’autre s’émousse au fil du temps, alors même que l’amour reste présent. Gardons à l’esprit que rien n’est acquis et que le défi du couple est d’entretenir la séduction et de la faire évoluer au fil du temps.
Pour briser la routine:
-imposez vous de nouvelles habitudes. Mangez au restaurant plutôt que devant la télévision, invitez des amis pour l’apéro, promenez-vous ensemble.
-attisez le désir de votre partenaire en cultivant votre indépendance. Activités ou sorties seul(e)s ou avec des ami(e)s. Objectif ? Faire naître la surprise, titiller sa jalousie et désamorcer la routine. Le désir se nourrit du manque ! Votre partenaire ne doit pas penser que vous êtes acquis(e) ! Autre objectif: avoir quelque chose de différent à raconter, augmenter la richesse et la diversité des échanges entre vous et votre partenaire.
-outre le manque, le désir se nourrit également du mystère – L’honnêteté est primordiale, mais attention à trop de transparence (j’ai mangé avec Carine au bistrot du port, à 13h25, j’ai commandé un foie de volaille et j’ai laissé 50 centimes de pourboires!) – et de l’imagination (ne pas se déshabiller systématiquement devant son partenaire, ne pas banaliser la nudité). « La routine, la certitude et la transparence génèrent l’ennui et dissolvent le plaisir », estime le Docteur Gérard Leleu.
-pensez « glamour »: séduire à nouveau l’autre (pas de laisser aller, vêtements informes etc..). « Le laisser-aller efface tout ce qui en surface accroche le regard, réduisant du même coup le sex-appeal…» Bref, sachez mettre votre partenaire en appétit !
Comme je le disais plus haut, le désir nécessite du temps; il ne s’agit pas d »appuyer sur un bouton « on/off ». A tous les hommes qui pensent qu’il suffit que leur femme les voient nus pour avoir immédiatement envie d’eux, ou que la sexualité et le désir commence au lit, veuillez lire cet article jusqu’au bout (différence entre désir masculin et féminin).
Tout d’abord, le jeu de séduction ne doit surtout pas commencer quand on va se coucher. Il faut du temps pour être séduit. Il est donc capital de se créer des moments d’intimité en dehors de la sexualité : partager des moments de complicité autour d’intérêt commun ; la tendresse (baisers, se prendre dans les bras, être l’un contre l’autre dans le canapé, se tenir la main) ; une nuit à l’hôtel, une soirée surprise, un nouveau restaurant,… A improviser pour sortir de l’ordinaire, qui plombe le désir !
-réinventer sa sexualité : tester de nouvelles positions, un massage coquin, un film ou une lecture érotique, essayer le tantrisme etc.. Étudier son désir et ce qui le stimule (livres ou films érotiques, lumière tamisée à la bougie, bains coquins, rendez-vous galants dans un hôtel,…) offre la possibilité de l’apprivoiser ensemble et de l’amplifier.
Le désir évolue dans le temps
Les désirs de deux personnes différentes ne sont jamais identiques, et l’on a parfois tendance à l’oublier dans l’élan de la rencontre. Quand on se connaît au début, quand on est amoureux, on se désire beaucoup, car on ne vit pas encore ensemble. Les retrouvailles sont des moments où le désir est toujours présent. Mais le temps de la rencontre, c’est une parenthèse dans la vie. Tout reste ensuite à construire… et les désirs sont alors différents.
Dès que l’on se met à vivre en couple, on ressent alors beaucoup moins le manque de l’absence qui est un des stimulants du désir. Quand on se voit tous les matins et tous les soirs, le désir ne peut plus fonctionner sur la même modalité.
Et puis, quand on est comblé par une sexualité régulière, le désir devient moins puissant, devenant une force plus canalisée.
Le désir de l’homme est différent de celui de la femme
Le désir de l’homme est physiologiquement un désir linéaire car la production de testostérone se fait de façon régulière, tandis que la femme serait plus soumise aux variations hormonales de son cycle et la production de testostérone est 10 fois moindre.
Le désir masculin est plutôt pulsionnel, et vient de l’intérieur. Le désir féminin, quant à lui, répond plus à l’amour qu’au désir de l’autre. Il est moins spontané. C’est la pulsion sexuelle qui fait dire : « J’ai envie de faire l’amour »…. Tout à coup, on ressent une envie. Pas forcément tout à coup d’ailleurs. Elle peut venir progressivement en un ou deux jours, et c’est alors une envie qui monte.
On parle de pulsion, car elle vient de l’intérieur de vous, et n’est pas toujours déclenchée par quelque chose de l’entourage.
Le désir de la femme est donc le plus souvent un désir de réponse. Votre partenaire vous désire, vous l’exprime, en paroles, en gestes, en sous-entendus, à son attitude, sa manière d’être, vous le comprenez, ou il vous le montre, et son envie provoque la vôtre.
Au départ, il n’y avait pas de pulsion particulière ; vous pensiez à tout autre chose, et puis, l’autre vient vers vous et vous êtes intéressée et vous vous dites : «Pourquoi pas ? ».
Le désir et l’excitation fonctionnent-ils de la même façon?
Beaucoup de femmes se plaignent d’une faible libido et leur partenaire en souffre aussi. Alors, comment donner envie à une femme de faire l’amour ? Tout d’abord, il faut admettre que le désir féminin est différent du désir masculin. Et c’est souvent difficile, car nous avons systématiquement sous les yeux, dans les films ou les romans, des modèles de désir sexuel pulsionnel : « Tu me plais, donc j’ai envie de toi », ou « je t’aime, et je n’ai donc qu’un désir : faire l’amour avec toi ». C’est bien beau dans un film, mais dans la réalité, cela ne se passe pas souvent de cette manière ! L’envie « monte » plus facilement chez l’homme, alors que le désir féminin est plus lent, a besoin de plus d’énergie.
Si le désir masculin est différent du désir féminin, il en va de même de l’excitation.
Le déclenchement du désir et la stimulation du plaisir s’organisent très différemment chez l’homme et la femme. Les hommes sont plutôt réceptifs à tout ce qui est visuel et les femmes à ce qui est auditif. Les femmes sont très sensibles aux paroles, surtout aux mots d’amour, aux compliments. Si une femme veut faire l’amour dans le noir, elle prive son partenaire d’un grand plaisir, d’un stimulant de son désir. Si l’homme refuse d’exprimer son amour par des mots, il pourra se plaindre du peu de désir qu’elle lui manifeste. C’est pourtant lui qui ne sait pas donner d’aliment à son désir à elle !
C’est pourquoi, nous avons tous un chemin à parcourir l’un vers l’autre.
Alain Héril (sexothérapeute) explique que ce qui fonde réellement le couple n’est pas la sexualité, mais la compréhension chez les deux partenaires du pourquoi ils sont ensemble. Lorsque cette question du sens est résolue, les fluctuations du rythme sexuel importent peu. «Un couple, c’est en réalité plusieurs couples, aime à rappeler le sexothérapeute. Il traverse des moments où les relations sont torrides, et d’autres où tout est très calme.» Le secret des couples qui durent ? ceux qui acceptent une certaine dose de routine tout en sachant injecter de l’imprévu, une dose de magie et de surprise dans la vie quotidienne comme dans leur sexualité.
Et si l’autre persiste à refuser ?
Bien entendu, quand la relation s’est dégradée, qu’on n’admire plus l’autre ou qu’il nous inspire des sentiments négatifs, il ne faut pas s’étonner que le désir s’étiole.
Qu’on se rassure, le désir peut revenir. À condition toutefois d’être prêt à travailler à améliorer la relation, par exemple en consultant pour une thérapie de couple (psy-chambery-aixlesbains.fr) afin de régler les conflits et les tensions qui minent la dynamique du couple.